Vaccin anti-Ebola : Médecins sans frontières dénonce un rationnement

En République démocratique du Congo (RDC), Médecins sans frontières (MSF) accuse l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de "rationner" le vaccin contre la maladie à virus Ebola.

Badr Kidiss avec AFP
Badr Kidiss avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
Les Togolais et les Gabonais sont très sceptiques par rapport à l'efficacité des vaccins
Les Togolais et les Gabonais sont très sceptiques par rapport à l'efficacité des vaccins

Le vaccin anti-ebola est un excellent nouvelle, mais il provoque bien des tensions en RDC... Alors que le pays commence à recourir à un deuxième vaccin contre la maladie à virus Ebola qui a déjà fait plus de 2.100 morts, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est pointée du doigt par Médecins sans frontières (MSF). L'ONG accuse l'agence spécialisée de l'ONU de "rationner" le vaccin des laboratoires Merck, tout en relevant que "les raisons derrière ces restrictions restent obscures". "Trop peu de personnes à risques sont aujourd'hui protégées", précise dans un communiqué l'ONG dont les accusations sont rejetées par l'OMS. 

MSF regrette que le rythme de vaccination soit trop lent et que "seule une fraction de la population éligible en ait bénéficié jusqu’à présent". Une situation qui s'explique, toujours selon l'ONG, par un système opaque de gestion des vaccins. Pour faire face à cette situation, MSF appelle à "la création d'un comité de coordination international indépendant", intégrant l'OMS, MSF, la Croix-Rouge et l'Unicef, pour garantir notamment "la transparence sur la gestion des stocks" de vaccins.

"Nous ne limitons pas l'accès au vaccin"

Interrogée par l'AFP, l'OMS a démenti toute limitation de l'accès au vaccin, qui a été administré à plus de 223.000 individus. "Nous ne limitons pas l'accès au vaccin, mais mettons plutôt en place une stratégie recommandée par un comité d'experts indépendants, comme convenu avec le gouvernement de la RDC", a réagi le Dr Mike Ryan, directeur des programmes d'urgence de l'OMS. Pourtant, les accusations de mauvaise gestion ne sont pas nouvelles. 

Entre 2014 et 2016, pendant l'épidémie en Afrique de l'Ouest qui a tué plus de 11.000 personnes, l'OMS était déjà sous le feu des critiques pour la lenteur de sa réaction et pour n'avoir pas mesuré l'ampleur de la crise avant qu'elle n'explose. Depuis, l'organisation onusienne a entrepris une profonde réforme de son fonctionnement. 

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