Insuffisance rénale : La dialyse à 17 ans ? Oui, c'est possible

Même si elle touche essentiellement les adultes, l’insuffisance rénale concerne aussi les plus jeunes.

Barou Dembélé
Rédigé le , mis à jour le
L'insuffisance rénale complique la scolarité des jeunes malades (photo d'illustration)
L'insuffisance rénale complique la scolarité des jeunes malades (photo d'illustration)  —  Nowaczyk / Shutterstock

Âgé de seulement 17 ans, Alioune Badara Diop parcourt chaque semaine environ 340 km pour effectuer sa dialyse au centre Saliou Fall, situé dans la banlieue dakaroise. Souffrant d’insuffisance rénale chronique (IRC), ce jeune adolescent affiche en permanence un sourire qui ne laisse personne indifférent. 

Pourtant, cette maladie l'accompagne depuis plusieurs années et son suivi médical est rapidement passé de la pédiatrie aux néphrologues d'adultes. Car quand leurs reins ne fonctionnent plus, les jeunes patients doivent faire une dialyse chez eux à la maison ou à l'hôpital. Comme les adultes.

Un traitement éprouvant

Vivant avec sa famille à Mbour, une ville côtière située à 80 km de la capitale sénégalaise, ce jeune élève de Première L2 suit des séances de dialyse qui durent plus de 4 heures. "Je fais deux séances par semaine, les mercredis et samedis parce j'ai cours le mercredi de 8h à 12h. Mais, je fais cours de 8h à 10 h et ensuite je viens faire ma séance de dialyse", confie Alioune au quotidien L’AS. 

Il existe deux sortes de dialyse : l'hémodialyse et la dialyse péritonéale. Dans les deux cas, le sang est épuré de façon efficace, et aujourd'hui, les enfants et les adolescents ont accès à l'une ou l'autre de ces techniques. Alioune a, quant à lui, fait le choix de l'hémodialyse. Celle-ci utilise un appareil de circulation extra-corporelle qui va jouer le rôle d'un rein artificiel. Le sang est filtré en dehors du corps grâce à la machine. 

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Une vie normale

C'est en mars 2017 qu'Alioune a appris qu'il souffrait d'insuffisance rénale. Avant cela, de nombreux médecins n'étaient pas parvenus à diagnostiquer la maladie. "A l'époque, j'étais dans une école de foot où je faisais partie des meilleurs joueurs en tant que latéral. Mais je commençais à me fatiguer au moindre effort. Et c'est de là que je me suis rendu à l'hôpital de Kébémer (nord). Mais malgré les analyses, les médecins n'arrivaient pas à déceler ma maladie. Un jour de fête de Tamkharite (fête musulmane), j'ai piqué une crise. J'ai perdu connaissance et commencé à mâcher ma langue. J'ai été conduit à l'hôpital de Saint-Louis, avant d'être orienté vers le centre Saliou Fall où l'on m'a bien accueilli’’, se souvient Alioune. Depuis, ce jeune sénégalais, qui respecte les recommandations de ses médecins, a retrouvé une vie aussi normale que possible. 

Mais attention, le cas d'Alioune ne reflète pas l'impact de cette maladie chronique sur l'enfant, ses parents et son entourage proche. Car un enfant insuffisant rénal a particulièrement besoin de compréhension et de soutien. Il ne faut pas hésiter à en parler avec l’équipe médicale, et demander à voir un.e psychologue. 

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