L'ostéoporose : une maladie silencieuse qui n'épargne pas l'Afrique

L'ostéoporose gagne du terrain en Afrique, à la faveur du vieillissement de la population et la sédentarisation.

Alicia Mihami
Rédigé le , mis à jour le
L'ostéoporose : une maladie silencieuse qui n'épargne pas l'Afrique

Elle reste longtemps invisible. L’ostéoporose est une maladie osseuse qui se caractérise par une diminution de la densité osseuse et des modifications de la micro-architecture des os. Ces changements fragilisent les os, ce qui augmente considérablement le risque de fracture. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que l’ostéoporose est responsable d’environ 9 millions de fractures chaque année !

C’est une maladie silencieuse : elle ne présente pas de symptômes et le plus souvent, elle n’est détectée qu’à la première fracture qui est en général due à un choc minime. L’ostéoporose touche majoritairement les femmes, en raison de la baisse du taux d’hormones lié à la ménopause. Elles sont ainsi 2 à 3 fois plus à risque que les hommes. 

Une maladie qui gagne du terrain

Selon les projections de l’OMS, le nombre de fractures du col du fémur dues à l’ostéoporose va tripler dans les prochaines années : en 2050, plus de 6 millions de personnes seront concernées tous les ans ! Et l’Afrique ne sera pas épargnée : le vieillissement de la population et la sédentarisation progressive de nos sociétés sont des facteurs de risque. Au Cameroun, une étude a montré que plus de 55% des femmes de plus de 70 ans sont touchées par l’ostéoporose.

D’ici quelques années, l’ostéoporose sera un sérieux problème de santé publique, car la maladie dégrade considérablement la qualité et même l’espérance de vie des malades. C’est particulièrement vrai pour les fractures du col du fémur : 15% d’entre elles sont suivies du décès dans l’année suivante, et 50% des survivants gardent définitivement un handicap physique. 

Diagnostic et prise en charge difficile

On manque de données sur la prévalence de l’ostéoporose en Afrique. Certains avancent que la maladie toucherait moins les Noirs, qui auraient naturellement une bonne densité osseuse ou une forte capacité à retenir le calcium malgré un faible apport dans leur alimentation. 

Mais le peu de cas sur le continent relève surtout d’un défaut de diagnostic. Pour identifier l’ostéoporose, il faut pratiquer une ostéodensitométrie, un examen radiologique qui mesure la densité minérale osseuse. En général, on mesure la densité au niveau d’un os long et d’un os court (le fémur et les vertèbres notamment). Mais les appareils nécessaires sont souvent indisponibles sur le continent, et les malades consultent rarement avant la première fracture. De quoi compliquer la prise en charge. 

Prévenir plutôt que traiter

Traiter l’ostéoporose passe d’abord par un bon apport en calcium, que ce soit grâce à une alimentation saine ou grâce à des compléments alimentaires. La pratique d’une activité physique est aussi recommandée, tout comme un traitement médicamenteux à base de bisphosphonates, une molécule qui ralentit la dégradation de l’os. Mais le diagnostic précoce reste essentiel, car les dommages osseux sont irréversibles. 

Voici quelques conseils de l'association mondiale de lutte contre l'ostéoporose pour vous protéger contre cette maladie : 

Osteoporosis foundation

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