Les morsures de serpents inquiètent au Cameroun

Plus de 2.500 morsures et une cinquantaine de décès sont recensés, chaque année, dans les formations sanitaires camerounaises.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le
Vue en gros plan d'un python royal
Vue en gros plan d'un python royal

C'est si fréquent que vous connaissez sans doute quelqu'un à qui c'est arrivé ! Chaque année, les serpents mordent plus d'un million de personnes en Afrique. Et ça fait mal !  Dans plus de la moitié des cas, cela nécessite un traitement médical. Et les malheurs qu'ils entraînent semblent sans fin : 30.000 morts chaque année dans le continent, 3 fois plus d’amputations et autres conséquences à vie... C'est plus que les scorpions ou même la fièvre jaune (20 à 25.000 morts par an)  ! Et le Cameroun n'échappe pas à ces reptiles. 

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Une enquête épidémiologique réalisée dans les 10 régions du pays révèle que le Cameroun “fait partie des pays les plus touchés“ par les morsures de serpents. "Sur un peu plus de 63.000 participants, 293 ont été mordus par un serpent et 21 sont décédés dans les 12 derniers mois", détaille le porte-parole de la mission d’enquête, Dr Armand Nkwescheu.

Au moins 2.500 morsures par an

"Les morsures de serpents peuvent entraîner des paralysies sévères qui bloquent la respiration, des troubles sanguins, des insuffisances rénales irréversibles et des destructions tissulaires locales sévères", explique l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Au Cameroun, le ministère de la Santé Publique a reconnu en 2015 les morsures de serpent comme problème de santé prioritaire et mis en place un relevé hebdomadaire de leur nombre. Pendant la première année, l’incidence annuelle des morsures de serpent était de 11,4/100 000 habitants, représentant plus de 2.500 morsures par an dont 43 décès et un taux de létalité atteignant 6% dans certaines régions. 

Selon le Ministère de la Santé Publique, le septentrion (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord ; zone de savanes sèches et arborées) représente 40% de l’incidence et 77% de la mortalité des envenimations au Cameroun, tandis qu’au Sud plus forestier, l’incidence et la mortalité correspondent respectivement à 32% et 16%. Ces estimations sont pourtant très inférieures à la réalité en raison du recueil partiel de données et du recours fréquent aux tradipraticiens sans référencement dans une structure sanitaire.

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