La mortalité maternelle chute au Sénégal

Le nombre de Sénégalaises mourant en couches continue de chuter, mais le Covid-19 menace les progrès.

Barou Dembélé
Rédigé le
La mortalité maternelle chute au Sénégal

Le nombre de décès de mères liés à la grossesse continue de chuter au Sénégal. C’est le constat fait par le directeur de la santé de la mère et de l’enfant, Dr Amadou Doucouré, : "En 2020, nous avons 791 décès maternels. Et uniquement dans la région de Tambacounda (est), nous sommes à 100 décès, la région de Dakar est à 99 décès" 

"Globalement, il y a une tendance à la baisse de la mortalité maternelle, qui est passée de 392 à 236 décès pour 100.000 naissances vivantes (NV), entre 2010 et 2017, soit une réduction de 39,8% du nombre total de décès maternels", détaille le Dr Doucouré. 

Si la gratuité de la césarienne fait reculer la mortalité maternelle, beaucoup de femmes meurent encore en donnant la vie. Pourtant, la plupart des décès maternels peuvent être évités en effet en dispensant des soins qualifiés à l’accouchement et en donnant accès aux soins obstétriques d’urgence, rappelle l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Le Covid-19 menace les progrès

Que ce soit au Sénégal, en Côte d'Ivoire ou au Cameroun,  les femmes et les enfants sont les plus vulnérables en matière de santé. "Le niveau de mortalité maternelle est près de cinquante fois plus élevé pour les femmes d’Afrique subsaharienne, et leurs bébés ont dix fois plus de risque de mourir au cours de leur premier mois de vie", notaient les Nations unies en 2018. Cette année-là, au pays de Macky Sall, 4 femmes perdaient quotidiennement la vie en donnant la vie.  

A l'heure où ces lignes sont écrites, "le plus grand nombre de décès maternels" est répertorié dans les régions de Kaffrine (centre), Tambacounda, Kédougou (est), Sédhiou, Kolda, Ziguinchor (sud), précise leDr Doucouré. Peut-être parce que le coût de l'accouchement est un frein pour plusieurs Sénégalaises. Ou peut-être parce que beaucoup de femmes préfèrent encore accoucher chez elles. Ou peut-être parce que le Covid-19 est déjà passé par là. Selon les projections mondiales de l’ONU, la crise sanitaire a mis en péril trente ans de "progrès remarquables" en santé maternelle et infantile. Rien que ça. 

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