Dr Célestin Fonkwa: "Pour éviter les complications du cancer du sein, il faut consulter tôt"

Le chef du service de cancérologie de l’hôpital Laquintinie de Douala a organisé le 15 octobre dernier une campagne de dépistage du cancer du sein. Il insiste sur la nécessité de détecter plus vite ces cancers pour mieux les traiter.

Arnaud Ntchapda
Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le
Dr  Célestin Fonkwa: "Pour éviter les complications du cancer du sein, il faut consulter tôt"

Comment lutter efficacement contre le cancer du sein ? Pour l'oncologue camerounais Célestin Fonkwa, le premier réflexe doit être de se rendre à l'hôpital dès les premiers signes. Il conseille aussi de ne pas rater les opérations de dépistage qui ont lieu dans différents centres de santé du pays. Selon lui, c’est le seul moyen d’éviter des complications. Entretien.  

AlloDocteurs Africa : Pourquoi organisez-vous une campagne de dépistage du cancer du sein ? 

Dr Célestin Fonkwa : Le cancer du sein est un problème de santé publique, il faut donc beaucoup sensibiliser. Car très souvent, lorsque l’on découvre la maladie, elle est déjà à une phase très avancée. On aura beau faire tous les traitements possibles, ils ne seront pas aussi efficaces que si on avait dépisté le cancer plus tôt. Et comme Octobre Rose est le mois consacré à la lutte contre le cancer du sein, nous n'avons pas hésité à nous mobiliser.  

Nous avons reçu pas mal de monde, c'est très encourageant pour la suite. Il faut multiplier ces journées pour cibler un maximum de personnes. Notre grand combat est de diagnostiquer tôt le cancer du sein.

A.D.A. : Comment savoir qu'on souffre d'un cancer du sein ? 

Dr C.F : Cette question est la bienvenue, parce que si les gens savaient comment faire pour détecter le cancer, on ne se retrouverait pas avec autant de cas à un stade très avancé. Pour ce qui est du cancer du sein, les gens peuvent avoir une petite boule dans la poitrine ou sous l’aisselle. Et puis comme cela ne fait pas mal, ne gêne personne, n’empêche pas de vaquer à ses occupations, ne coupe pas le sommeil, très souvent, les gens restent calmes chez eux en se disant que ce n’est rien. 

Chez nous, généralement quand quelque chose ne fait pas mal, on ne se réveille pas. C’est la raison pour laquelle la plupart des cancers sont diagnostiqués à un stade tardif : ils ont eu le temps de s’implanter. C’est l’une des raisons pour lesquelles on fait le dépistage. Même si vous sentez que vous êtes bien portant, venez ! 

A.D.A : Au-delà d’une boule dans le sein, quels autres symptômes doivent alerter ?  

Dr. C.F : Si vous avez mal, que la peau de votre sein change de couleur, les veines deviennent apparentes, ou que votre sein prend du volume, n’hésitez pas à aller consulter. 

A.D.A : Quelle est la situation du cancer du sein au Cameroun ? 

Dr C.F : Le cancer du sein est le premier cancer chez la femme. Il représente environ 10% de nos consultations. L’année dernière, nous avions recensé entre 18.000 et 20.000 cas de nouveaux cancers Cameroun. La prise en charge des personnes atteintes est onéreuse, surtout quand elle est tardive. C’est aussi pour cela que j’insiste sur le fait qu’il faut amener les gens à consulter tôt. Mais surtout, plus ils viennent tôt, plus ils auront de chances de survie.

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