Au Togo, le trachome n'est plus un problème de santé publique

Le Togo a éliminé le trachome, une maladie oculaire pouvant entraîner une cécité permanente, en tant que problème de santé publique.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le , mis à jour le
Le trachome sévit encore dans de nombreux pays africains
Le trachome sévit encore dans de nombreux pays africains  —  OMS

On l'espérait, c'est officiel. Après le Maroc en 2016, le Ghana en 2018 et la Gambie en 2021, le Togo devient le quatrième du continent à être certifié par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme ayant atteint le cap de l'élimination du trachome, une maladie tropicale négligée. Cette dernière est causée par une bactérie et touche principalement les enfants. Chez les adultes, les femmes sont jusqu'à quatre fois plus à risque d'être affectées que les hommes. Cela s'explique principalement par le contact étroit des femmes avec des enfants infectés. 

"La réussite du Togo est une étape importante dans le processus d'élimination du trachome. Les enfants du pays et leurs familles peuvent désormais vivre sans craindre les graves conséquences de cette maladie évitable par des mesures de lutte soutenues", estime la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique.

Les efforts pour éliminer le trachome au Togo ont commencé en 1989, avec son inclusion parmi les maladies tropicales négligées prioritaires dans le cadre du programme national de lutte. La principale stratégie d'élimination était le dépistage et le traitement des personnes présentant des complications tardives du trachome. La participation des communautés a été un élément central du succès au Togo, avec des agents de santé communautaires formés pour identifier les cas suspects et les orienter pour qu'ils soient examinés et traités. 

Le Togo a également mené une série de campagnes de sensibilisation axées sur l'importance de la propreté du visage et de l'hygiène corporelle dans la lutte contre le trachome. Le pays a par ailleurs investi dans des améliorations considérables de l'approvisionnement en eau potable et de l'accès à de meilleures installations sanitaires.

Une maladie aux conséquences désastreuses

Alors qu'il sévit encore dans au moins 26 pays du continent africain, le trachome est la principale cause infectieuse de cécité et est dû à une infection par la bactérie Chlamydia trachomatis. L'infection se transmet d'une personne à l'autre par l'intermédiaire des doigts, des vecteurs passifs et des mouches contaminés ayant été en contact avec des écoulements provenant des yeux ou du nez d'une personne infectée. On sait aussi qu'une infection répétée peut entraîner une grave cicatrice à l'intérieur de la paupière, la retournant vers l'intérieur et provoquant le frottement des cils contre le globe oculaire. Il en résulte une douleur constante et une intolérance à la lumière. En l'absence de traitement, la maladie peut entraîner une déficience visuelle ou la cécité.

Les facteurs de risque environnementaux pour la transmission du trachome comprennent une mauvaise hygiène, la promiscuité, un accès insuffisant à l'eau et à des installations sanitaires appropriées.L'infection par le trachome touche principalement les enfants et devient moins fréquente avec l'âge. Des infections répétées dans la petite enfance entraînent des complications tardives plusieurs années voire des décennies plus tard. 

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