Au Sénégal, les diagnostics tardifs tuent beaucoup de malades du cancer

Le dépistage est une arme efficace contre différents cancers qui tuent de plus en plus de Sénégalais.

Barou Dembélé
Rédigé le , mis à jour le
Une journée de dépistage des Cancers du col de l'utérus et du sein a été organisée en présence du ministre de la Santé
Une journée de dépistage des Cancers du col de l'utérus et du sein a été organisée en présence du ministre de la Santé  —  Ministère de la Santé

Couper le mal à la racine. Selon le cancérologue Dr Cheikh Ahmet Tidiane Diarra, ‘’le dépistage diminue de 50 % la mortalité due aux cancers’’, précisant que les facteurs de risque principaux restent le tabac et le surpoids. Au Sénégal, "le tabac reste responsable de 19 % de tous les cancers et de 86 % du cancer des poumons’’, a estime le docteur Diarra, intervenant vendredi dernier à l’occasion de la célébration de l’Octobre Rose par l’Amicale des Femmes de l’ARTP (AFARTP) en collaboration avec l’Association Cancer du sein Sénégal. 

Alors que l'Afrique s'est engagée à mettre les cigarettes à terre, les inégalités d’accès au dépistage et au traitement du cancer sont immenses. La méconnaissance des différents cancers, le manque de sensibilisation de la population ainsi que l’absence de personnel qualifié et d’infrastructures dans des zones isolées sont autant de raisons qui expliquent le diagnostic tardif des Sénégalais. 

Près de 8.000 décès en 2020

Au début de ce mois marqué par Octobre Rose, la campagne de lutte contre le cancer du sein, le ministère de la Santé et de l’Action sociale avait publié des chiffres sur la mortalité due aux différents cancers. En 2020, 11.307 nouveaux cas de cancers ont été enregistrés, dont 7.893 décès. Dans ce tableau, les cancers les plus répandus sont les cancers du col de l’utérus (17,8%), du sein (16,7%), du foie (10,2%), de la prostate (9,1%) et de l’estomac (5,2%).

‘’40% des cancers sont imputables au comportement humain, allant de l’alimentation aux infections en passant par l’environnement sans oublier les facteurs physiques, chimiques et traumatiques’’, estime le Dr Cheikh Ahmet Tidiane Diarra.

Il signale en outre que le cancer du sein ‘’est d’origine hormonale, alimentaire et parfois même héréditaire’’. Avant de rappeller qu'"une grossesse tardive, l’allaitement insuffisant et la sédentarité sont des comportements à risque’’. Tandis que "l'autopalpation cyclique et la mammographie à partir de quarante ans sont des comportement sprotecteurs", explique le cancérologue qui appelle à ‘’dédramatiser’’ le cancer et à ‘’démocratiser les soins’’.      

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