Au Mali, les erreurs de diagnostic sont fréquentes et parfois dramatiques

Les efforts des autorités maliennes pour relever le plateau médical se heurtent souvent à des erreurs de jugement des spécialistes dans le traitement de certains malades.

Barou Dembélé
Rédigé le
Deux médecins autour d'un patient
Deux médecins autour d'un patient  —  Shutterstock

Les erreurs de diagnostic sont-elles devenues un véritable problème de santé publique ? Au Mali, la confusion dans le traitement des patients fait énormément parler les habitants.

De nombreux citoyens exhortent à un débat constructif. Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnes pointent leur praticien du doigt. 

De plus en plus de faux diagnostics

"Je suis actuellement à mon 3e cas de faux diagnostic sur des proches. Ils ont proposé une chirurgie du cœur à une nièce de 28 ans pour cardiomégalie. Quand je l’ai envoyée en Tunisie, on s’est rendu compte que ce sont les médicaments prescrits ici qui contribuaient à lui gonfler le cœur. Après une semaine à Tunis sans la prise du traitement, elle est revenue en très bonne santé", raconte un jeune opérateur économique. 

"Ici, au Mali, un médecin a proposé la chimiothérapie, un autre a proposé carrément l’ablation totale du sein de ma tante qui, selon eux, développait un cancer du sein. Arrivée à Istanbul (en Turquie), le médecin a procédé à la biopsie. Résultat ? Zéro cancer détecté ! Juste la mastite. Là, il a prescrit des antibiotiques, elle va bien…", confie un ressortissant malien de la diaspora. 

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Une responsabilité partagée

Ces "erreurs de diagnostic constituent aujourd’hui une grande plaie de la santé au Mali et coûtent la vie à de nombreux patients’’, déplore B. Coulibaly, infirmier d’état à la retraite. "La défaillance dans cette étape cruciale pour la réussite de tout traitement médical a tendance à se généraliser. Et la responsabilité est partagée, notamment entre les laborantins, les médecins…" ajoute-t-il. 

Outre le défi de la prise en charge des malades par les professionnels de santé, le gouvernement malien veut prendre exemple sur le Sénégal en investissant dans la construction et l’équipement de nouvelles structures sanitaires. Ainsi, le complexe hospitalier de 4e référence à Bamako, la capitale, est en chantier. L’objectif est de réduire, d’au moins de 95 %, les cas d’évacuations sanitaires à l’étranger dans ce pays retardé par les violences djihadistes. 

Source : Mali 24

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