Comment le Cameroun, le Congo et la Centrafrique se rapprochent de l'élimination du pian

Alors que le pian sévit constamment dans une dizaine de pays africains, le Cameroun, la République du Congo et la République centrafricaine veulent en finir avec cette maladie tropicale négligée.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
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Une seule dose de cet antibiotique, l'azithromycine, est efficace contre le pian
Une seule dose de cet antibiotique, l'azithromycine, est efficace contre le pian  —  OMS

Un médicament qui change tout. Un important don d'azithromycine, un antibiotique, a été livré au Cameroun, à la République Centrafricaine et à la République du Congo pour contribuer aux efforts en cours visant à éliminer le pian dans ces trois pays qui font partie des neuf pays d'Afrique où cette maladie infectieuse infantile, qui défigure et provoque des invalidités, reste endémique.

La société pharmaceutique brésilienne EMS met à la disposition de ces trois pays du bassin du Congo un peu plus de 6 millions de comprimés de cet antibiotique oral. Au total, près de 1,4 million de personnes exposées au risque du pian dans les trois pays recevront les médicaments au cours de la première phase d'une campagne d'administration à grande échelle. D'autres tours sont prévus pour atteindre l'ensemble des 7,4 millions de personnes à risque dans les trois pays. Une très bonne nouvelle, quand on sait qu'une seule dose d'azithromycine peut complètement guérir du pian.

"Bien que le pian soit invalidant, notamment chez les enfants, il est possible d’en guérir grâce à des antibiotiques peu coûteux et efficaces qui peuvent accélérer l’éradication de la maladie", a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l'Afrique. Avant d'ajouter que "ce don important donne un nouvel élan aux efforts visant à mettre fin au pian dans notre Région" 

Une maladie qui défigure les enfants

Le pian fait partie d'un groupe d'infections bactériennes communément appelées tréponématoses endémiques. La maladie a tendance à toucher les enfants vulnérables en Afrique, en Asie et dans les pays du Pacifique. Elle se transmet de personne à personne. La pauvreté, des conditions socio-économiques précaires et une mauvaise hygiène personnelle facilitent sa propagation. 

En l’absence de traitement, le pian peut entraîner des préjudices esthétiques chroniques et un handicap. La découverte de la pénicilline dans les années 1940 a changé la façon de traiter le pian – une seule injection permettait d’en guérir. La charge de morbidité a chuté de 95 % à la suite des campagnes mondiales d'éradication menées par l'OMS et l'UNICEF entre 1952 et 1964. Malheureusement, en raison du manque de surveillance, de la pauvreté persistante et du manque d'accès aux soins de santé, des poches de pian existent encore aujourd'hui. 

Mais depuis la découverte, en 2012, de l'importance de l'azithromycine, dont une seule dose s'avère efficace contre le pian, l'espoir existe. Certes, l'azithromycine est restée hors de portée des personnes les plus vulnérables à la maladie en raison de son coût. Mais le partenariat entre l'OMS et le EMS pourrait permettre à toutes les populations à risque d'avoir accès à un traitement efficace. Pour que le pian ne devienne qu'un mauvais souvenir. Plus que jamais. 

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