5 choses à savoir sur le R21, le nouveau vaccin contre le paludisme

Alors que le Ghana est le premier pays à approuver un nouveau vaccin contre le paludisme, voici cinq choses que vous devez savoir sur cet outil de prévention.

Badr Kidiss
Badr Kidiss
Rédigé le
Une expérimentation du vaccin R21 en Tanzanie
Une expérimentation du vaccin R21 en Tanzanie  —  Université Oxford

Le Ghana est devenu le premier pays au monde à approuver le R21, un vaccin antipaludique développé par des scientifiques de l'Université d'Oxford et fabriqué par le Serum Institute of India

Le paludisme tue un enfant chaque minute dans le monde et rien qu'au Ghana, il y a eu 5,3 millions de cas et 12.500 décès en 2021. Autant dire que ce nouveau vaccin suscite beaucoup d'espoir. 

Un vaccin très efficace

Si les résultats des essais de phase 3 pour le vaccin R21 n'ont pas encore été publiées, ceux de la phase montrent une efficacité élevée après une quatrième dose de rappel. Cette nouvelle piqûre réduirait, en effet, les cas cliniques de paludisme de 77 %. C'est d'ailleurs le premier vaccin à dépasser l'objectif d'efficacité fixé par l'OMS à 75%. Ce qui a motivé la Food and Drugs Authority du Ghana (FDA Ghana) à approuver son utilisation chez les enfants âgés de 5 à 36 mois, qui sont les plus exposés au risque de décès par paludisme.

Le précédent vaccin, le RTS,S, était devenu en 2021 le premier vaccin antipaludique à être recommandé pour une utilisation généralisée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais des recherches ont montré que l'efficacité du vaccin de GSK était d'environ 60% et diminuait considérablement avec le temps, même avec une dose de rappel. Mais vu son efficacité, le R21 pourrait entraîner une meilleure riposte sur le front du paludisme. 

Le R21 cible le parasite

Lorsqu'un moustique anophèle porteur du parasite du paludisme pique une personne, il envoie le parasite dans le sang, où il se métamorphose à travers les étapes de son cycle de vie. Mais le vaccin R21/Matrix-M cible le paraisite plasmodium. Contenant de l'adjuvant Matrix-M, un ingrédient vaccinal breveté par Novavax, ce nouveau vaccin stimule rapidement la réponse du système immunitaire. 

Le déploiement du vaccin à grande échelle

Les résultats officiels de l'essai de phase 3 en cours sur 4 800 enfants au Burkina Faso, au Kenya, au Mali et en Tanzanie devraient être publiés d'ici la fin de l'année. L'OMS évalue actuellement s'il convient de préqualifier le vaccin pour une utilisation plus large. Si l'OMS le recommande, Gavi, l'Alliance du vaccin et l'UNICEF pourraient commencer à financer et à acheter des doses immédiatement pour protéger les enfants à travers l'Afrique dès que possible. Cependant, l'idée n'est pas de remplacer le RTS,S mais d'être complémentaire. 

200 millions de doses produites chaque année

Pour faciliter le déploiement du R21 à grande échelle, les chercheurs de l'Université d'Oxford ont conclu un accord avec le Serum Institute of India pour produire jusqu'à 200 millions de doses par an. Ce qui signifie que le vaccin ne sera pas confronté aux mêmes goulots d'étranglement dans la fabrication que de nombreux vaccins ont récemment rencontrés.

Un accord essentiel pour une meilleure riposte contre la malaria (l'autre nom du paludisme), car la vaccination simultanée des personnes à haut risque sera importante pour endiguer la propagation de la maladie.

Vers une production du vaccin en Afrique

Le Serum Institute of India a annoncé la signature d'un accord de transfert de technologie pour produire le vaccin au Ghana. Cela peut commencer dès qu'une usine de fabrication ouvre ses portes à Accra, la capitale ghanéenne. De bonne augure pour le déploiement du R21 dans tous les pays africains touchés par la maladie. 

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